Physiopolis

2016. Epreuves gélatino-argentiques sur verre et impressions numériques sur papier.

Cadres en fer blanc, chaînettes. 10 x 15 cm

 

Le domaine de Physiopolis se situe sur une île de Médan et de Villennes sur Seine, chargée d'histoire et de vie. Zola y avait installé un chalet, le Paradou, auquel il se rendait avec sa barque Nana. Physiopolis fut créé en 1928 par deux frères médecins qui mirent en pratique leur philosophie naturiste. En 1935 est construit un complexe balnéaire, où les habitants alentour et même le tout Paris venaient se baigner, jusqu'en 2002.

 

J'ai procédé au tirage des images argentiques sur plaque de verre et fabriqué leurs cadres à la façon des vitraux photographiques que l'on accrochait aux fenêtres des maisons au siècle dernier. Ces petits cadres-fenêtres, comme autant de survivances de ce monde passé, montrent eux-mêmes des cadres, des fenêtres, des portes, des barrières, dont la nature ignore les frontières entre intérieur et extérieur.

 

Cette série inaugure un changement dans ma pratique photographique. À l'instar des photographes du XIXe et du début du XXe siècle, je conçois de plus en plus la photographie comme un art et un métier artisanaux, conjuguant différents savoir-faire manuels.

Cependant ma démarche est moins empreinte de nostalgie que d'une réflexion sur le médium photographique, sur notre rapport à l'image et sur ses modes de monstration à l'ère du numérique. Elle propose une réponse à la question de la profusion et de l'invisibilité des images à proportion de leur nombre et de leur immatérialité.

 

J'ai voulu faire de ces photographies de véritables images-objets, conçues comme de petites choses tangibles, modestes et précieuses à la fois, intemporelles.